Quel magnifique outil cette parentalité positive! Et quelle évolution depuis l’époque de nos parents! Grâce à la parentalité positive, on considère nos enfants différemment! Comme des êtres à part entière avec des ressentis, des besoins, …
Les parents sont maintenant sensibilisés à l’évolution du cerveau grâce aux énormes avancées des neurosciences. On connait l’impact de la violence éducative ordinaire (VEO) sur le développement de l’enfant et il y a une foison de groupes, articles, vidéos et conseils sur comment être le plus adéquat possible en tant que parent. Que du positif me direz-vous? Nous pouvons être informés par de multiples supports et donc avoir plein de stratégies et techniques pour être adéquat.
Oui c’est top bien sûr! Mais tous ces conseils, ne nous poussent-ils pas à rechercher constamment la perfection? A ne jamais être satisfaits de notre manière d’être parent? A regarder ce qui se fait et voir continuellement l’écart entre ce que les autres font et ce que nous faisons? A se dévaloriser sans cesse? A culpabiliser?
Pour moi, c’est la première dérive de la parentalité positive . Elle a mené à la culpabilisation des parents qui se sentent jugés et se jugent eux-même. Elle mène à une telle recherche de perfection, que le stress peut devenir quasi-constant. Elle conduit aux “si je ne suis pas assez bien, mon enfant en souffrira“, “si je ne réponds pas à ses besoins, il aura un sentiment d’insécurité“, etc.
La deuxième dérive est que répondre constamment aux besoins de l’enfant prend une énorme énergie et implique d’être à disposition 24h/24. Le rôle parental prend donc une place considérable dans la vie quotidienne et les autres rôles sont donc abandonnés ou mis de côté. Qu’en est-il de notre rôle de femme, d’amie, d’épouse, de soeur, d’employée? Ces rôles peuvent être oubliés ou remplis de manière automatique car le rôle de parent prend toute la place.
Alors oui, bien sûr que notre rôle de parent devient central car il nous amène de la joie, du sens, de l’amour. Mais le reste est toujours là et il est important de ne pas l’oublier. Pour moi, il est essentiel de trouver un équilibre qui nous convient à nous peu importe les dictats de la société, de la famille ou du mari. Pour cela, voici ma prise de conscience qui se résume en trois points:
1. si notre enfant a des besoins, nous en avons aussi. Et il n’y a pas de hiérarchie entre les siens et les nôtres. Les nôtres sont tout aussi importants et ont également besoin d’être comblés pour que nous nous sentions bien.
2. notre enfant n’est pas capable de combler ses besoins tout seul, il a besoin des adultes pour le faire. Mais qui a dit qu’uniquement la maman pouvait le faire? Demander de l’aide et du relais est essentiel.
3. Personne ne va combler nos besoins à notre place. Contrairement à l’enfant, nous sommes capable d’y répondre toute seule. Donc si nous ne le faisons pas, personne ne va le faire à notre place.
Pour moi, prendre conscience de ces trois points permet d’éviter de tomber dans un cercle vicieux que je vois fréquemment chez les parents:
je suis à 100% pour mes enfants => j’oublie de prendre soin de moi => mes besoins ne sont pas comblés ce qui impacte sur mon humeur, mes comportements, mes réactions => je deviens impatiente, j’ai un comportement que je juge inadéquat avec mes enfants => je culpabilise et essaie encore plus de répondre à leur besoins => je m’oublie davantage => …
Ce que j’ai envie de préciser, c’est que je n’ai jamais lu ou entendu quelqu’un dire que pour pratiquer la parentalité positive, il était nécessaire de s’oublier. Ce n’est pas le concept qui est à remettre en cause mais l’interprétation que les parents en font.
J’ai également tourné une vidéo pour expliquer mon point de vue avec des arguments sur ce que j’entends en thérapie. Tu peux la retrouver ici.
J’espère que cet article te permettra de mettre de la perspective dans ta vie de parent mais surtout de prendre conscience que tu n’es pas que parent et que tes enfants ne t’ont jamais demandé de l’être.
N’hésites pas à commenter et surtout à partager avec tes amies mamans!