Si je dors, maman meurt

Si je dors, maman meurt

Cela correspond à la croyance qu’avait ma fille jusqu’à il y a quelques jours…

Quelques heures après sa naissance, en début de soirée, j’ai fait une éclampsie… une expérience traumatisante, principalement pour les proches présents et donc mon bébé tout juste né. J’ai été réanimée puis emmenée aux soins intensifs pendant 48 heures. On a donc vécu notre première nuit séparées.
Cette expérience a beaucoup marquée ma fille qui a depuis une très grande peur de l’abandon. J’ai beaucoup travaillé dessus avec elle mais également beaucoup travaillé dessus moi pour accepter le sentiment de culpabilité que je vivais .

Depuis ses 18 mois, ma fille a beaucoup de peine à s’endormir et chaque fois que j’allais chez le kinésiologue, on trouvait un événement qui faisait écho à sa naissance et où elle s’était sentie abandonnée. Cela l’aidait pour un moment, jusqu’à l’événement suivant…
Il y a deux semaines, au moment du coucher, elle m’a dit “j’aime pas dormir”… c’était la première fois qu’elle le verbalisait aussi clairement et cela m’a interpellé… Puis cela m’a fait tilt…
Le jour de sa naissance, elle s’est endormie à côté de moi et s’est réveillée, j’étais plus là, donc pour elle s’endormir devait être dangereux. Suite à cette prise de conscience, j’ai utilisé la parole au bébé pour mettre des mots sur la croyance qu’elle avait engrangé suite à cet événement… puis je suis allée vérifier chez le kinésiologue qui a confirmé.

La conclusion de cette histoire, c’est que décoder les croyances des enfants, c’est mon travail. Je le fais presque au quotidien. Pourtant il m’a fallu 5.5 ans pour réussir à trouver la croyance de ma fille .

En tant que parent parfois, les choses nous semblent évidentes mais on a tellement la tête dans le guidon qu’on ne parvient pas à voir le petit élément qui fera toute la différence et qui nous permettra vraiment d’aider notre enfant. Et cela n’a rien à voir avec nos compétences de parents !

N’hésitons pas à demander de l’aide et même plusieurs fois si nécessaire.
J’aime le proverbe africain qui dit: ” Il faut tout un village pour élever un enfant”.
N’hésitons pas à construire un village d’alliés, d’amis, de professionnels qui seront présents pour nous soutenir dans notre rôle de parent et qui pourront parfois prendre le relais