Et si nos enfants ne nous rendaient pas si heureux ? (La dépression parentale 2)

Et si nos enfants ne nous rendaient pas si heureux ? (La dépression parentale 2)

Selon plusieurs recherches, avoir des enfants n’augmenterait pas le sentiment de bonheur. Des chercheurs ont demandé à des parents d’évaluer leur bonheur un an avant la naissance de leur enfant et un an après. Et les résultats sont étonnants : 70% des participants se disaient moins heureux après la naissance de leur enfant.

Il y a une dizaine d’années, je suis allée écouter Thierry Janssen en conférence sur le thème du bonheur. Il a donné 3 facteurs qui influencent notre perception du bonheur :

  1. Les plaisirs immédiats. Je sors avec mes copines, je fais l’apéro, je vais au cinéma, … soit tous les plaisirs quotidiens qu’on s’accorde chaque fois qu’on en a envie.
  2. Le sens. Avoir des enfants, faire un métier passionnant, aider autrui, … soit tout ce qui donne un sens à la vie
  3. Le flow. Il s’agit d’être totalement pris dans une tâche au point d’oublier tout le reste. Cela arrive lorsqu’on est passionné par ce qu’on fait et qu’on vit pleinement le moment présent. Les sportifs, les artistes, … vivent cela régulièrement.

Il a ajouté que lorsque les jeunes parents évaluent leur niveau de bonheur sur le moment, il est plus bas que lorsqu’il l’évalue après coup lorsque les enfants ont grandi. Cela s’explique car lorsque les enfants sont jeunes, on réduit considérablement les plaisirs immédiats. Par contre, avoir des enfants et les avoir élevé donne beaucoup de sens à la vie.

Effectivement, on fait souvent des enfants car cela donne un sens à notre vie ! Mais sans penser aux concessions qui iront avec !

On imagine les côtés positifs de ce mini-moi qu’on pourra cajoler à loisir et éduquer à notre envie. Cependant, une fois que l’enfant est là, on retombe vite dans la réalité. Un bébé pleure, demande beaucoup les bras, n’est pas autonome, … en grandissant il réclame des interactions, s’affirme en pleurant ou criant, nous lui posons des limites qu’il ne respecte pas et la réalité ressemble bien peu à ce qu’on avait imaginé.

On essaie donc de faire entrer notre enfant dans le cadre qu’on avait imaginé, le cadre de la famille parfaite et harmonieuse où bébé est facile et adaptable. Cependant, plus nous lui demandons de s’adapter à ce qu’on avait imaginé, plus notre enfant s’affirme dans qui il est, comme pour nous démontrer qu’il est un être à part entière avec ses propres émotions, ses propres pensées et comportements.

Accepter de lâcher ses attentes et de considérer notre enfant comme un être ayant ses propres désirs est un premier pas vers l’acceptation, le lâcher-prise, la perte de contrôle. C’est le meilleur moyen de repartir sur de nouvelles bases, sans attentes pour lui en tant qu’enfant mais également pour nous en tant que parent. Lorsqu’il n’y a pas d’attentes, il n’y a pas de déception possible. Nous restons ouverts à ce que chaque jour nous réserve et accueillons ce qui est. Nous abandonnons l’idée que notre enfant soit un enfant parfait et lui offrons la possibilité d’être qui il est avec ses qualités et ses défauts. Nous abandonnons également l’idée d’être un parent parfait et wouah, comme cela fait baisser la pression. Nous avons le droit d’échouer, de réessayer ! Nous donnons le droit à chacun d’avoir ses moments de fatigue, d’irritabilité. Nous arrêtons de comparer avec les familles qui nous entourent et choisissons de vivre pleinement la vie de famille qui est la nôtre avec ses moments de bonheur et ses moments plus difficile.

Alors votre enfant vous rend-il heureux ? quels sont vos attentes vis-à-vis de lui mais également de vous-même ?

Je vous souhaite de réussir à lâcher prise et à profiter de chaque moment de bonheur qui vous est offert !